To be local or not to be local : faut-il être local pour être responsable ?
A l’heure où les Français.e.s plébiscitent des objets médias fabriqués en France*, la plupart des achats sont pourtant encore et toujours des produits importés d’Asie. Prix trop élevés, matières premières souhaitées introuvables en Europe, quantité trop faible pour… les arguments sont nombreux pour ne pas acheter français**.
Comment lever les freins à la vente du Made in France ? Quels produits devons-nous absolument proposer en fabrication locale ? Doit-on bannir le Made in Asia pour être responsable ?
On vous aide à décrypter le vrai du faux du local et responsable et à combattre les clichés du “made in Asia” :
Sommaire
1. Le made in France, une demande croissante qui va s'intensifier
2. Le Made in Asia, c'est fini ?
1. Le made in France, une demande croissante qui va s’intensifier
92% des Français.e.s se disent prêts à consommer plus qu’avant des produits locaux***, même s’ils coûtent plus chers, notamment parce qu’ils associent fabrication locale et qualité. Ces citoyens étant les récipiendaires finaux de nos objets média, les annonceurs s’adaptent : 81% des répondants du dernier sondage de la 2FCPO sur le made in France ont noté une forte hausse dans les demandes d’objet média fabriqué en France.
Cette tendance n’est pas prête de s’estomper. Les Français.e.s sont devenus fondamentalement demandeurs de transparence, et c’est précisément là l’avantage de la production locale. En effet, un produit réellement fabriqué en France - qui dispose d’un label comme Origine France Garantie ou France Terre Textile, par exemple - ou dans l’Union Européenne offre davantage de visibilité à la fois sur les conditions de travail et sur les kilomètres parcourus. Si, en plus, les matières premières sont produites localement, l’empreinte carbone diminue drastiquement. Plus proche, plus confiant !
La proximité avec son marché est aussi un réel avantage pour réduire les coûts de stockage, de transport et d’immobilisation de trésorerie. Cela peut se ressentir sur les prix au point de rendre compétitifs certains types de produits. Vous n’y croyez pas ? Faites l’exercice sur le stylo BIC Media Clip Bio et un stylo en plastique recyclé d’un importateur : le BIC gagne à tous les coups !
Enfin et surtout, fabriquer en France, c’est soutenir des savoir-faire et des emplois locaux : un sujet auquel les Français.e.s sont sensibles, surtout les plus jeunes générations, nos client.e.s de demain !
2. Le Made in Asie, c’est fini ?
Loin de là.
Même si les clients associent local avec responsable, il est possible de proposer de la fabrication asiatique de manière éthique, à certaines conditions :
- Apporter une véritable transparence sur le processus de fabrication et les matières utilisées. Du scandale des Ouïgours au plastique faussement recyclé, il est plus que jamais nécessaire de vérifier les données de vos sous-traitants. A l’image de Toptex, qui s’assure de la non-utilisation par ses sous-traitants de matières venant de la province du Xinjiang ou de Xindao, et qui a mis en place le traceur Aware sur ses produits en matières recyclées. Traçabilité = transparence !
- Importer uniquement des produits pour lesquels les matières premières n’existent pas localement, comme (pour le moment) le coton.
- Bannir l’avion, absolument. Favoriser l’import en train et bateau
- Promouvoir l’harmonie des conditions de travail et de vie à travers le monde.
- Mettre uniquement en avant des produits associant utilité, qualité et durée de vie : lorsqu'un produit a parcouru autant de kilomètre, il se doit de ne pas l’avoir fait pour finir à la poubelle !
Ce dernier point est essentiel. Prenons l’exemple d’une ouvrière Bengali : longtemps salariée mal payée et non syndiquée d’une usine délabrée, elle se retrouve du jour au lendemain boycottée des grandes marques occidentales, honteuse d’être associées à juste titre à l’effondrement du Rana Plazza. Notre prise de conscience ici ne doit pas laisser de côté les êtres humains là-bas. Nous devons exiger de nos sous-traitants des conditions de travail irréprochables et la mise en place de bonnes pratiques : syndicalisation des ouvrières, égalité hommes-femmes, juste rémunération…
Si l’inox, le plastique recyclé ou encore le coton ne se trouvent plus localement, nous pouvons et devons cependant rester chauvins sur de nombreux produits : bois, chanvre, lin, papier, verre ou céramique sont autant de matières à privilégier dans une démarche éco-responsable et locale !
*87% des récipiendaires d’objet média estiment que le critère made in France est important, Livre Blanc 2FCPO 2020
**La dernière étude de la 2FCPO Sondage Made in France : 57% des répondants estiment un taux de transformation inférieur à 25% sur les produits Made in France.
*** Etude Havas Paris Shopper 2020
Cécile Fougerouse
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